La maison du Pays Basque est un symbole très fort de l’organisation sociale et d’une activité rurale.
Quel que soit son style, “Etxea” (etchéa), la maison est au centre de la société Basque et représente l’importance des liens qui unissent les familles autour de ce patrimoine précieux. Il n’est pas rare que les habitants se connaissent mieux sous le nom de leur maison que sous leur réel patronyme.

  • La maison de type “Labourdin” est certainement la plus représentative du style basque, caractérisé par des murs blanchis à la chaux, un toit en tuiles romaines et des pans de bois apparents de couleur rouge “sang de boeuf”. L’assymétrie qui apparaît parfois n’est pas originel mais généralement causée par un agrandissement.
  • La maison de type “Souletin” évoque déjà la région Béarnaise, limitrophe. Elle est caractérisée par une disposition en largeur et une toiture à quatre pans recouverts d’ardoises, plus raide que celle de ses cousines et ainsi mieux adaptée aux chutes de neige.
  • La maison “Bas-Navarraise”, est très proche dans sa conception de sa cousine Labourdine. Elle se caractérise par la mise en valeur de la pierre de grès rose et rouge, très répandue au Pays Basque, essentiellement dans les murs d’angles. Elle possède également une façade dont l’ensemble “porte, fenêtres du dessus et encadrement en pierre” donne l’aspect d’une “bouteille”.
    Au dessus de la porte d’entrée, un linteau sculpté et richement décoré indique le nom de la famille qui y réside et la date de la construction.
    L’utilisation du bois dans les constructions prouve l’importance des forêts au Pays Basque (Forêt d’Iraty, Massif des Arbailles…). Les pans de bois sont de couleur bleu-vert, à base de sulfate, ou rouge “sang de boeuf”.
    Un des effets d’ornementation consiste à utiliser des matériaux de remplissage entre deux pans de bois. On trouve ainsi de la brique ou des galets disposés en épis ou en forme d’arête de poisson.

L’Ornementation

Les thèmes d’ornementation se retrouvent dans toutes les provinces, ils sont plus répétitifs et riches côté espagnol, plus archaïques côté français.

  • Les thèmes “euskariens” très anciens et naïfs se retrouvaient déjà sur les stèles discoïdales. Parmi les plus importants, on trouve la croix basque (Lauburu ou Swastika ). Utilisée bien avant les Romains, elle symboliserait la rotation des astres et on lui prêterait des vertus prophylactiques. On rencontre aussi des virgules reproduites isolées ou groupées, des roues et des rosaces à rayons tournoyants symbolisant le soleil en mouvement.
  • Les thèmes géométriques découlent d’une influence hispano-mauresque. Le plus récurant est l’éventail ouvert, on trouve aussi les cercles, les losanges, les triangles, les carrés, les festons, les dents de scie qui se répètent pour donner les motifs les plus complexes.
  • Les thèmes religieux représentaient des ostensoirs, calices, calvaires, vases de fleurs pour la tradition chrétienne, mais aussi, survivances de religions plus primitives, des soleils, lunes, étoiles à 4, 6 ou 8 branches.
  • Les thèmes figuratifs d’aspect assez maladroit sont surtout représentés par des cavaliers s’affrontant, en Espagne. Côté français, on trouve des palombes (un couple symbolisant l’union), mais aussi des motifs végétaux tels la fougère.

Les bancs

  • Le züzülü , c’est le meuble le plus typique symbolisant à lui seul la suprématie du maître de maison. Le dossier comporte une partie centrale mobile qui en s’abaissant forme une tablette d’appoint. Parfois, un coffre se dissimule sous le siège.
  • Le zübazter , placé contre le mur d’angle la plus proche de la cheminée, il ressemble au banc coffre et peut n’avoir qu’un accoudoir du côté opposé à l’âtre.
  • Le banc de table de la cuisine est d’une facture simpliste.

Les vaisseliers

Suivant la situation sociale, il est plus ou moins grand, flanqué ou pas de placards latéraux. Le haut-corps, légèrement en retrait, est plus développé que la partie inférieure. Les tablettes se complètent d’une mince barre de bois pour présenter les assiettes inclinées vers l’avant. Son ornementation est souvent très sobre et sa forme est inspirée du style Louis XV. L’”enfilade” est la partie basse à 3 ou 4 portes d’un ancien vaisselier.

Les tables

En France, elles sont très simples, le plateau déborde peu, la ceinture accessoirement festonnée se complète d’un long tiroir. La “table tuche” est une variante à très large ceinture sans tiroir, dont le plateau se soulève.
En Espagne, elles sont plus lourdes, plus grandes, et plus solidement campées. Le plateau étroit déborde largement, et le ceinture large supporte toute l’ornementation avec 2 ou 3 tiroirs.

LA Manka

Typique de la Basse-Navarre, c’est une sorte de buffet à 2 ou 3 portes, assez haut (environ 1,60 m), presque une armoire en réduction. Plutôt de style Louis XV, il peut fournir en plus du placard, un coffre sur la partie supérieure, et un tiroir sur le bas
Le coffre ou kutxa
C’est un élément très important du mobilier basque, souvent coffre de mariage contenant le linge, il sert aussi à ranger provisions ou pain.

Les sièges

Paillés, ils ont une assise assez basse, trapézoïdale, large et confortable. le dossier est la continuation du piètement arrière. Les accoudoirs sont plus courts que le siège. le zizelu est une sorte de “canapé” sur le même plan mais pour 2 ou 3 personnes.
En bois, ils sont d’une construction rectiligne, et de peu de confort. Côté espagnol, il peut être très chargé en ornementation.